Titre.
Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit, et sans armes (Blueprint for Revolution)
Auteur.
Srdja Popovic (Auteur) Françoise Bouillot (Traducteur)
Catégorie.
littérature / essais / livre politique / vécu
Parution.
Edition française mars 2017
Editeur. Payot
Dimensions.17 x 11 x 2,1 cm
Pages. 330 pages
EAN13.9782228917636
Mon avis
Sous plusieurs latitudes en 2022, il arrive qu’un citoyen francophone se pose (il)légitimement la question suivante : est-il encore prospectif de respecter la démocratie sous sa forme actuelle ?
Dans le cas où vous penseriez qu’une révolution permettrait de repartir sur des bases assainies, voici un excellent petit ouvrage qui ne parle pas forcément de stratégie, préférant se pencher sur la tactique.
Le texte propose des réponses précises, grâce à des exemples venus du monde entier, à des questions très concrètes : comment agir efficacement sans mettre des vies en jeu ?
De par ses origines, l’auteur est devenu une sorte de spécialiste de la révolution non-violente, il sait de quoi il parle et il (dé)montre la désobéissance civile en s’appuyant sur des épisodes précis de la vie politique des dernières décennies.
On dit souvent que chaque fois qu’il y a eu Révolution dans l’Histoire, cela a débouché sur plusieurs décennies de tyrannie.
Un point important sur lequel insiste l’auteur, c’est comment construire les
bases d’une société qui, après la prise de pouvoir par des forces démocratiques, se donne les moyens de contrôler ceux qui accèderont au pouvoir.
À lire d’urgence !
Un résumé
Le livre est articulé autour d’un certain nombre d’enseignements. Première règle, il faut engager la lutte en ayant évalué ses moyens. Certes l’idéal de la lutte est là, mais il faut être réaliste, voir humble dans ses premières revendications. Il faut ensuite que votre engagement concerne non seulement les intérêts que vous défendez, mais en même temps ceux des autres victimes de la « dictature ». Laquelle dictature doit être parfaitement analysée, afin de comprendre d’où elle tire son pouvoir. Si vous mettez les rieurs de votre côté, ce sera un plus. Pensez sinon aïkido, et que la force de l’adversaire se retourne contre lui. Restez unis, soyez patients, non violents et persévérants.
Tout cela n’a l’air de rien, mais l’auteur sait de quoi il parle, il a fait le tour du monde de l’insurrection, et il en a patiemment étudié ces instructions sur le terrain. Ça marche.
Titre.
Les choses comme elles sont ou Les aventures de Caleb William (Caleb William)
Auteur.
William Godwin
Catégories.
littérature étrangère/ classique
Parution
Edition française mars 1997
Editeur. Phebus (octobre 1997)
Dimensions.14 x 21X2,6 cm
Pages. 384 pages
EAn 978-2859404963
Les aventures de Caleb Williams
Mon avis
Ferdinando Falkland a juré la ruine de Calleb Williams avec d’excellentes raisons, la perduration de sa réputation, au motif qu’il est quelqu’un de bien qui, dans une siècle où l’obscurantisme n’a jamais vraiment cessé de menacer, est une personne engagée au service d’idées progressistes : on saisit le dilemme, faire le mal (et le faire avec une opiniâtreté inquiétante) au nom d’idées dont on est persuadé du bien-fondé – tout comme saisit avec quelle urgence il lui faut se replonger dans ce vieux classique introuvable, et à peine publié en France ?
William Godwin, (grand père de Frankenstein) était un théoricien politique qui, cinq ans après la Révolution française, posera dans ce roman qui connut un fort succès en Europe une question brûlante au sujet de la contradiction entre un idéal et de beaux préceptes de justice, et les actions, les sinistres petites motivations des hommes qui, si éclairés soient-ils, restent des hommes...
Des auteurs comme Balzac ou Dickens ne s’y étaient pas trompé : William Godwin était un maître.
Un résumé
L’action se situe a fin du XVIIIe siècle, et un peu à la manière du roman picaresque, un jeune homme pauvre présentant des dispositions d’esprit encourageantes raconte comment par son mérite, il est arrivé à se hisser hors de sa condition. Il n’a pas la naïveté d’un Candide, mais il est persuadé qu’il existe une règle dans ce bas monde qui veut que le bien soit récompensé. Sauf que l’homme de bien, justement, ce bienfaiteur à la morale immaculée qui lui a donné sa chance n’est peut-être finalement qu’un criminel. Dès lors, va s’engager une poursuite qui a tous les aspects d’une persécution. Il connaîtra la prison emprisonnement arbitraire, évasion, pièges... jusqu’à l’étonnante issue.